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Bertrand Carpentier
« Cette formation c’est l’alliance d’un contenu de qualité et d’une méthode de travail originale et enrichissante »
Bertrand Carpentier est directeur d’une association valenciennoise d’accueil, d’aide et d’hébergement aux femmes et aux familles en difficultés. Entre 2022 et 2024, il a suivi la formation de Manager d’organismes à vocation sociale et culturelle (MOVSC) au CNAM de Lille. Il a accepté de répondre à quelques questions sur la formation.
Pourquoi avoir réalisé la formation MOVSC ?
Lorsque j’ai débuté cette formation, j’étais directeur d’une association de 40 salariés permanents et 25 en insertion professionnelle depuis 4 ans.
J’ai choisi cette formation car, dans le cursus, elle donne une place au pilotage stratégique des organismes, ainsi qu’à la construction de l’innovation sociale et à la conduite de projet. Mais, pour moi, la ligne de force de la formation c’était clairement sur la recherche-action, qui donne lieu à la rédaction d’un mémoire. C’est une démarche encadrée mais personnelle, qui est très concrète et s’appuie sur l’expérience. Comme j’ai pu le constater, c’est une démarche qui ne se limite pas à la rédaction d’un mémoire mais perdure au-delà de la formation. Enfin, le déroulement de la formation, avec des regroupements séquencés sur 2 ans, sans stage de direction obligatoire, s’avérait compatible avec mes obligations professionnelles.
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Qu’avez-vous trouvé dans cette formation ?
J’ai apprécié l’ouverture sur des champs professionnels que j’appréhendais moins, ou pas du tout : le handicap, la protection de l’enfance, l’éducation populaire, le domaine culturel… Des travaux menés de manière collective sur le terrain (tiers-lieu, PTCE, scène culturelle…) participent aussi concrètement à cette ouverture.
L’enrichissement de la réflexion grâce aux ateliers méthodologiques en petits groupes, où nous apprenons à co-construire nos recherches-actions entre auditeurs, est également très structurant.
Le troisième point que j’aimerais souligner est le professionnalisme des intervenants, tous investis et motivés à l’idée de partager leur expérience, et à l’écoute des attentes des auditeurs.
Est-ce que cette formation vous est utile dans votre carrière ou vos projets ?
Pour ma part, mon mémoire portait sur la coopération au sein d’un groupement associatif, et l’influence sur le management des structures adhérentes. Mon association ayant adhéré à un groupement associatif en 2022, je peux partager aujourd’hui les réflexions avec mes collègues de façon à construire notre avenir.
Je constate après un an que l’envie de prolonger la réflexion initiée m’anime, avec le désir de continuer à me documenter et me questionner. Je cherchais une formation qui puisse m’entraîner dans une dynamique intellectuelle qui ne soit pas purement « scolaire ».
Enfin, Je crois profondément que cet esprit large sur la façon dont on aborde la fonction de « manager d’organisme », tout en étant centré sur qui on est et ce qui nous motive, est une réelle plus-value de cette formation. Au final, cette formation c’est l’alliance d’un contenu de qualité et d’une méthode de travail originale et enrichissante.
Freddy Salomé
« J’ai repris plaisir à apprendre, à prendre du recul et me professionnaliser autour des valeurs de l’ESS »
Freddy Salomé est éducateur spécialisé et, depuis sa formation, porteur de projet en ESS au sein de la coopérative d’activité et d’emploi CoopConnexion. Entre 2022 et 2024, il a suivi la formation de Manager d’organismes à vocation sociale et culturelle (MOVSC) au CNAM de Lille. Il a accepté de répondre à quelques questions sur la formation.
Pourquoi avoir réalisé la formation MOVSC ?
Au moment de commencer ma formation je suis éducateur spécialisé en charge d’accompagner des adultes en situation de handicap au sein d’un foyer de vie depuis dix ans. J’intègre cette formation avec l’ambition de pouvoir concevoir l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité en sortant de la rigueur institutionnelle que j’ai connue en tant que professionnel avec des publics variés. Mon objectif personnel était de réfléchir à comment rendre le travail social plus convivial et moins aliénant au travers du développement de mon propre pouvoir d’agir.
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Qu’avez-vous trouvé dans cette formation ?
En premier lieu, le plaisir d’avancer individuellement grâce au collectif.
Ensuite les contenus de la formation étaient assez variés pour nous permettre de compléter nos savoirs et découvrir des champs d’intervention qui ont pu se révéler complémentaires de notre pratique.
En tant que porteur de projet, j’ai apprécié m’inscrire dans une démarche de recherche action et j’ai compris tout l’intérêt de cette démarche. La formation, et notamment par le travail sur l’autobiographie raisonnée, m’a permis de mieux comprendre et gérer les colères et frustrations que j’avais accumulées professionnellement.
Et surtout, j’ai repris plaisir à apprendre, à prendre du recul et me professionnaliser autour des valeurs de l’ESS. J’ai également développé un réel intérêt pour la recherche.
Est-ce que cette formation vous est utile dans votre carrière ou vos projets ?
Grâce au travail de mémoire j’ai développé une réelle expertise sur l’écosystème des tiers-lieux et cette expertise m’a permis de m’inscrire dans des dynamique de travail coopératif qui m’ont amenées à animer un cercle thématique et territorial coordonnés par la Compagnie des tiers-lieux.
La formation m’a également permis de découvrir les coopératives d’activités et d’emploi où je bénéficie actuellement d’un contrat d’entrepreneur salarié associé et grâce à qui j’ai pu expérimenter la création et l’accompagnement d’une coopérative éphémère pour des personnes éloignées de l’emploi.
Alors que je pensais initialement que la formation m’amènerait à occuper un poste de cadre au sein d’un établissement médico-social, je suis désormais engagé au sein de la CAE en charge du développement d’activités vers des publics vulnérables.
Cette situation professionnelle continue à enrichir ma réflexion sur les dynamiques de coopération inhérentes au « faire tiers-lieu » et m’encourage à m’engager dans un parcours doctoral en sociologie du travail.
Sébastien UGUET
« Cette formation conduit encore et toujours mes pratiques au quotidien dans la conduite des projets, des équipes, et de l'accompagnement des publics »
Sébastien Uguet a suivi la formation de Manager d’organismes à vocation sociale et culturelle en ESS en 2010-2011. Membre de la promotion 19, il est actuellement responsable de pôle dans une association gestionnaire d'établissement de protection de l'enfance (l’Envol 22). Il est également administrateur de Rich’ESS, le pôle d’Économie Sociale et Solidaire (ESS) du pays de Saint-Brieuc. Il a accepté de répondre à nos questions car pour lui « cette formation conduit encore et toujours, renforce même, mes pratiques au quotidien dans la conduite des projets, des équipes, et de l'accompagnement des publics (accompagnement de publics mineurs exilés, création de services, réponses à appel à projet, etc.).
Pourquoi avoir réalisé la formation MOVSC ?
J’étais chef de service depuis déjà 5 années avant de rentrer en formation. Éligible au CAFERUIS, j’ai recherché une formation d’un niveau supérieur, pouvant allier mes aspirations professionnelles et personnelle alliant social et culturel. Le MOVSC a été une évidence quand je l’ai découvert. De plus, les modalités pédagogiques semblaient me correspondre : curieux par nature, avide de nouvelles rencontres et connaissances, à la croisée de ces 2 champs.
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Qu’avez-vous trouvé dans cette formation ?
Les apports théoriques et les méthodologies employées ont vraiment facilité mes apprentissages. L’étape de l’autobiographie raisonnée ouvrant le champ des possibles sur une objet de recherche m’a permis d’ouvrir les yeux sur le parcours (relativement) hybride que j’avais depuis déjà une quinzaine d’années. De formation initiale éducateur spécialisé, engagé dans des activités d’éducation populaire et dans le domaine culturel, j’ai ainsi pu orienter très vite mon objet de recherche action sur les questionnements que je pouvais avoir dans mon environnement professionnel et m’ouvrir davantage aux problématiques rencontrées par le monde associatif et envisager des perspectives pour les années à venir. Aujourd’hui, nous y sommes…
Est-ce que cette formation vous est utile dans votre carrière ou vos projets ?
Extrêmement… à l’heure actuelle, engagé depuis plusieurs années dans le pôle d’économie sociale et solidaire de mon territoire (www.richess.fr), je continue d’évoluer dans le même environnement professionnel en tant que Responsable de Pôle au sein d’une Maisons d’enfants à caractère social. La rencontre avec un nouveau public accompagné : les mineurs migrants associée avec cette ancrage méthodologique me permet aujourd’hui d’accompagner ces jeunes et les équipes dans une démarche d’inclusion et d’éveil sur les enjeux d’un territoire d’accueil qui est (parfois) hostile.
Enfin, dans une volonté de transmettre, faciliter, éveiller d’autres professionnels, je viens de me lancer dans le grand bain de l’entreprenariat en créant récemment une activité de formation professionnelle et d’accompagnement d’établissements et équipes.
Aziza DEGHAY
« Diplômé en décembre, grâce à cette formation, j'ai pu prendre un poste de directrice de centre social dès février »
Après la formation de Manager d’organismes à vocation sociale et culturelle (2016-2017), Aziza Deghay est devenue directrice d’un centre social. Elle travaille aujourd’hui dans le réseau ACEPP (Association des Collectifs Enfants Parents Professionnels). Dans cette interview, elle revient sur son parcours professionnel et le tournant que lui a permis de prendre la formation du Centre d’économie sociale et solidaire (Cestes).
Pourquoi vous avez réalisé la formation de Manager d'organismes à vocation sociale et culturelle en ESS ?
Je me suis inscrite à cette formation suite à un bilan de compétences, démarche que je voulais prolonger et approfondir avec l’autobiographie raisonnée. J’ai intégré la formation en 2016, alors que, depuis 4 ans, j’étais coordinatrice du secteur Formation-Insertion d’un centre social. J’arrivais au bout de cette expérience professionnelle et je souhaitais évoluer vers une fonction avec plus de responsabilité. J’avais aussi envie d’élargir mon horizon professionnel, pour explorer des contextes de travail en ESS que je ne connaissais pas. J’avais notamment beaucoup de curiosité pour le monde de la coopération.
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Est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous avez trouvé dans cette formation ?
Au-delà des enseignements théoriques et pratiques de haute qualité, j’ai surtout trouvé dans cette formation une culture de travail – spécifique à l’ESS – dans laquelle je me suis reconnue et dans laquelle je continue d’inscrire ma pratique professionnelle : la primauté de l’humain sur le financier, la démocratie et la participation dans la gestion & la gouvernance, la solidarité et la coopération dans les relations, l’ancrage territorial… Ainsi, loin de nous formater à devenir des techniciens, et encore plus loin de nous enfermer dans des idéologies politiques, cette formation nous ouvre un champ des possibles plus large, où l’ESS permet d’expérimenter des solutions « concrètes » pour répondre aux problèmes sociaux et environnementaux de nos territoires. J’ai notamment beaucoup apprécié la rencontre avec les intervenants du séminaire « Découverte de projets remarquables » qui venaient témoigner d’expériences de l’ESS « concrètes », originales et réussies dans leur mise en œuvre. Leurs exemples m’ont motivé et encouragé à continuer dans ma propre voie. Par ailleurs, à travers la qualité de l’accompagnement en méthodologie de la recherche-action, cette formation nous apprend à développer une posture de travail « réflexive », permettant de déconstruire nos représentations limitantes, pour être en capacité d’imaginer et d’expérimenter des actions collectives nouvelles.
Comment la formation vous a été utile pour votre carrière professionnelle ou vos projets ?
Diplômée en décembre 2017, grâce à cette formation, j’ai pu prendre un poste de directrice de centre social dès février 2018. Les enseignements de cette formation m’ont vraiment bien préparé à cette fonction, notamment avec les séminaires tournés vers la pratique : « Ménagement des ressources humaines », « Gestion économique, financière et comptable », « Méthodologie du projet » …
De plus, cette première expérience de direction m’a permis de prolonger et de mettre en pratique ma recherche-action sur le développement du pouvoir d’agir en centre social. Et, aujourd’hui encore, alors que je travaille dans un autre environnement professionnel de l’ESS, au sein de la fédération ACEPP, je reste imprégnée par ces réflexions, qui continuent à guider ma pratique professionnelle.