Les enquêtes collectives de la promotion Flora Tristan (Manager, n°33)
La recherche-action est au cœur des formations du Cestes, particulièrement dans la formation de Manager d’organismes à vocation sociale et culturelle. Mais la pratiquer n’est pas innée. Avant de se lancer dans leur projet personnel (répondre à ses questions/trouver des solutions à ses problèmes en réalisant une recherche-action et en produisant un mémoire), les auditrices et auditeurs réalisent une enquête collective.
Enquête n°1 - Le burn-out des dirigeant·es 
En avril 2025, deux groupes ont présenté leurs recherches. La première enquête porte sur le burn-out des dirigeant·es associatifs (directrices/directeurs) et souligne leur isolement.
Pour aller plus loin : consultez les travaux de Rémy Ponge sur le burn-out et les risques psycho-sociaux.
Enquête n°2 - Transformer son entreprise lucrative en SCOP ⚙️
La seconde enquête porte sur les structures lucratives devenues des SCOP. L'enquête porte cette fois sur 4 dirigeant·es de coopératives et les enquêtrices/eurs montrent le rôle central de CGSCOP et des URSCOP dans cette transformation, ce passage d'entreprise lucrative à entreprise à lucrativitée limitée appartenant à ses travailleuses et travailleurs sociétaires.
Elles et ils montrent aussi que la sauvegarde de l'emploi est au coeur du projet des coopératives étudiées (la sauvegarde de l'emploi à tout prix), mais aussi que le travail du dirigeant change.
Ces changements relèvent des éléments suivants :
- Elles et ils doivent produire du récit sur les valeurs de la coopérative et de l'ESS ;
- Elles et ils doivent susciter l'adhésion de leurs collègues (qui sont aussi propriétaires de l'entreprise) - et cela prend du temps ;
- Elles et ils n'ont plus l'apanage de questions comme le partage des bénéfices : c'est une question dorénavant traitée collectivement.
L'enquête révèle ainsi que la gouvernance partagée bouleverse la place des dirigeant·es dans l'organisation à vocation sociale ou culturelle en ESS.
Enquête n°3 - L'animation de la vie démocratique dans les structures de l'ESS 
En mai 2025, deux nouveaux groupes d’étudiant·es ont présenté les résultats de leurs enquêtes collectives. Le premier s’est penché sur l’animation de la vie démocratique dans les structures de l’économie sociale et solidaire. À partir de six entretiens menés auprès de dirigeant·es d’associations et de coopératives, le groupe a mobilisé le quadrilatère d’Henri Desroche pour interroger les formes concrètes que prend la démocratie dans ces organisations.
Les analyses mettent en lumière plusieurs enseignants :
- La démocratie ne se limite pas aux statuts : elle est aussi une pratique ;
- Elles connaît des limites bien réelles ; de temps - "on ne peut pas faire de la démocratie tout le temps" -, d'engagement - les plus impliqué·es ont une voix prépondérante -, ou encore de compréhension collective des enjeux.
- Cette exigence démocratique suppose un véritable travail, souvent porté par les dirigeant·es, qui témoignent su temps passé à "répéter les mêmes choses" pour "éclairer" les personnes amenées à décider.
L'enquête révèle également un décalage entre les représentations et les pratiques : si une séparation claire entre décideurs (administrateurs élus) et exécutants (salariés) semble ancrée dans les esprits (suivant en cela la théorie desrochienne), les pratiques réelles nuancent fortement cette division. Ainsi, une directrice déclare « manager » ses administrateurs, illustrant un renversement des rôles attendu dans une gouvernance classique
Enquête n°4 - Les dirigeant·es militant·es 
Le second groupe a consacré son enquête à la figure des dirigeant·es militant·es. À partir de cinq entretiens avec des directrices et directeurs, fondateur·rices, ou non, de leur association, ils ont mis en évidence plus résultats intéressants.
Tout d’abord, ces dirigeant·es militant·es reconnaissent bénéficier « d’un double salaire » : l’un monétaire, l’autre symbolique, lié au sens qu’ils donnent à leur engagement.